La pointe de Miribel

Quelque soit l'endroit où l'on se promène sur le plateau de Plaine-Joux, on aperçoit la Pointe de Miribel. C'est une pointe sympathique : elle s'offre facilement à l'ascension.

De son sommet couronné d'un chemin de croix de marbre grossier, à 1581 m d'altitude, on découvre un formidable panorama sur 360 degrés, et particulièrement d'un côté la Vallée Verte et le Lac Léman, de l'autre les sommets du Chablais et, plus loin, le Mont Blanc. Et puis les Aravis, le Bargy, le Môle, la pointe des Brasses... Ceci dit pour vous inciter à y grimper. Mais avant cela, revenons à son esquisse.

Si la pointe s'offre à l'ascension elle s'offre aussi, forcément, à son portrait. Je l'ai donc proposée plusieurs fois à ceux qui m'accompagnaient dans les balades-aquarelles.
La pointe de Miribel est une belle dame : une fois ton regard et ton attention attirés vers elle tu l'observes et tu en ressens un mystère indéfinissable qui te pousse à la regarder et la découvrir davantage. Pinceau à la main, tu t'aperçois que tu étais passé mille fois devant elle mais que tu ne l'avais jamais véritablement regardé. Chaque coup de pinceau t'interroge, chaque regard t'apprend quelque chose de nouveau, qui donnera lieu à de nouvelles questions. Plus tu la connais et plus elle semble se dérober. Et quand tu crois avoir saisi l'un de ses traits, elle n'a pas son pareil pour se parer d'un nuage et se farder d'une imperceptible lumière pour te replonger dans l'interrogation.
Tu pourrais croire que ce modèle de calcaire immuable saura tenir la pose ? Eh bien non. Elle vit, respire, bouge, se présente à chaque instant d'une nouvelle manière.

Au début Août de cette année, j'ai voulu prendre de vitesse ses changements de caractère : en 10 mn j'ai laissé mon pinceau marquer rapidement quelques traits que mes yeux maintenant connaissaient d'elle à force de la regarder et de la représenter ou qu'ils découvraient  encore.


C'est un peu aussi cela que j'aime dans l'aquarelle en liberté : ce n'est pas forcément créer "une oeuvre", mais simplement apprivoiser le paysage. Ou plutôt c'est ce qu'il te laisse croire, car c'est toujours lui qui reste le maître.

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