L'eau naît dans la montagne. Elle y coure, saute, batifole, joue, dégringole allègrement les pentes. Elle est changeante et vive, et se pare de toutes les couleurs. Elle chante, et s'amuse à nous surprendre. Elle prend la pose et nous lance oeillades lumineuses appuyées que je prends pour invitations à l'observer, la photographier, la peindre. Mais la drôlesse se joue de nous et tout en feignant de garder la pose, trouve plaisir à se métamorphoser en permanence !
L'eau du torrent m'hypnotise. J'apprends progressivement à esquiver ses pièges, à faire semblant de m'intéresser à elle tout en clignant de l'oeil vers les éclats de lumière pour répondre à leurs signaux. Non ce n'est plus l'eau que j'essaye d'apprivoiser, c'est la lumière qu'elle transporte et magnifie.
Parfois au pied d'un barrage l'eau se love en lac et s'endort, transformée en miroir sage. La voici telle que je croyais qu'elle s'offrait à nous au lac Vallon.
Avec Christine, Jean-Mathieu et Adrien, tous les trois quasi débutants, nous nous étions installés face aux rochers de la Mottaz.
Le lac n'était plus que miroir. A ce moment, plus rien ne bouge ; l'image devient éternelle.
Avec Christine, Jean-Mathieu et Adrien, tous les trois quasi débutants, nous nous étions installés face aux rochers de la Mottaz.
Le lac n'était plus que miroir. A ce moment, plus rien ne bouge ; l'image devient éternelle.
Puis un souffle ténu est venu caresser la surface de l'eau. Nous ne le sentions pas, mais si faible était-il le miroir se troublait.
Toujours endormie, l'eau était maintenant parcourue de légers frissons. Des taches de couleurs se formaient, se déplaçaient, s'effaçaient plus vite que nos pinceaux pouvaient les suivre.
Même endormie, l'eau n'est pas sage.
Marc |
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