Le lac de Petetoz



C'est une belle balade qui part du village de La Chèvrerie  à 1100m d'altitude, sur la commune de Bellevaux. Le chemin presque carrossable longe le Brevon sur sa rive droite, nous amenant d'abord aux Favières : un petit abreuvoir, deux ou trois chalets et surtout une vue magnifique sur le Roc d'Enfer et la Pointe de Chalune. Ah ! si l'on avait la journée devant nous, on y grimperait bien. Mais l'après-midi est déjà bien entamée. On prendra plutôt le sentier qui mène aux sources du Brevon, après avoir traversé une forêt fantastique, où des arbres multi-centenaires évoquent par leurs formes extravagantes des dragons maléfiques. Le lac de Pétetoz est encore un peu plus haut, sous les froides falaises de Chalune. On y accède par un dernier petit raidillon où les pieds - et les mains - s'agrippent aux puissantes et tortueuses racines des épicéas.
 
Vers 1400 m enfin le lac est là. L'endroit est sombre, fantasmagorique. Quelques rayons de soleil jaillissent encore des vieux épicéas qui grimpent jusqu'à Chalune et viennent illuminer les algues jaunes quasi fluo qui ont envahi presque toute la surface noire de l'eau.
 
Le sol des rives est fait d'une espèce d'éponge où chaque pas fait remonter l'eau autour de la chaussure. On s'assoit sur un vieux tronc en se contentant d'un confort spartiate, et on sort pinceaux et couleurs du sac à dos. Il faut faire vite pour les jeter sur le papier : la lumière diminue très vite. En quelques dizaines de minutes, le soleil n'éclairera plus que les sommets des sombres épicéas devant nous, et les grandes falaises déchiquetées de Chalune. Saisir l'instant, la grandeur et la solitude du lieu, la lumière qui s'en va. Prendre quelques photos, qui témoigneront que l'on n'a pas rêvé, que cette eau était bien jaune et noire, et les arbres bleus, que la falaise était si haute et que la pointe pourtant semblait à portée de main.  
 
Inutile de tenter de sécher l'aquarelle au soleil, il fait déjà presque trop frais. Il faut la tamponner au mouchoir en papier, tant pis. Le lieu mérite bien mieux, il faudrait pouvoir l'apprivoiser, le laisser se raconter, prendre le temps de composer sur un grand format, travailler les rais de lumière... Mais la loi du genre c'est qu'il faut se contenter de quelques taches, et déjà se remettre en route : encore un beau raidillon, 150 m de dénivelé pour sortir de l'entonnoir du lac par le haut. Puis un très joli sentier mène aux alpages et chalets de Pétetoz, où l'on retrouve le chemin qui redescend de Chalune. On le suit un temps puis on coupera dans la forêt : la pente se fera raide, la descente assez rapide.
 
Ces quelques coups de pinceaux sur une feuille de papier me parlent. Ils me racontent toute la randonnée. Mais que disent-ils à celui qui ne l'a pas vécue ?
 
 

Au sommet du Mont Billat


L'après-midi était déjà bien entamée lorsque nous avons commencé l'ascension. Une pente raide,  régulière, mis à part l'arrivée sur la crête, un peu aérienne mais en pente plus douce.
 
Le sommet nous a offert le magnifique panorama à 360 °. Jamais nous ne l'avions vu avec autant de détails. L'air cette fois était d'une extrême transparence. Grâce à l'heure un peu tardive, les ombres commençaient à s'allonger joliment.
 
J'ai tiré du sac aquarelles et pinceaux, et j'ai juste tenté de jeter sur le papier l'impression que me donnait la vue sur la crête d'arrivée. Derrière elle brume légère envahissait doucement la vallée du Brevon. La montagne d'Hirmentaz s'imposait au regard mais s'estompait peu à peu. Au loin, très loin, s'égrénait un chapelet de nuages qui déjà bourgeonnaient par endroit.
 
L'aquarelle était loin d'être sèche quand il a fallu se remettre en route. La descente a été ponctuée de très nombreux arrêts photos.
 
La montagne parfois nous offre des images d'une sacrée beauté, dont nous ne saisissons que quelques miettes éparpillées que nous prenons pour autant d'élégantes invitations.


Vallée du Brevon. Bellevaux. Mont Billat.

Bellevaux, dans la vallée du Brevon. Au milieu : le Mont Billat
Pour aller de Saint Jeoire à Thonon, la route un long moment suit la vallée du Brevon, un joli torrent du Chablais, en Haute-Savoie. C'est d'un coup que l'on y découvre le large panorama où trône le beau village de Bellevaux.  Magnifique.
 
Problèmes d'accès pour l'aquarelliste : il faut laisser la voiture assez loin, et les endroits qui offrent une vue bien composée sont peu accessibles, et à tout le moins très peu confortables, pentus, peu abrités, humides. Que dis-je pentus : carrément boueux, le trépied n'y est d'aucune utilité tellement il s'y enfonce vite. Mais le paysage en vaut la peine.
 
Au loin, bien en face de nous, le Mont Billat nous défie du haut de ses pentes biscornues. Une superbe ascension. Promis : je vous montrerai une aquarelle réalisée à son sommet.

Petite cascade sur le Risse



A cet endroit, un peu en aval du pont Piccot, la chute n'est pas bien haute, soixante à quatre-vingt centimètres tout au plus. Mais à y bien regarder une petite chute est beaucoup plus dynamique et changeante qu'une grande cascade.
Dans une grande cascade, comme celles que l'on admire dans le cirque du Fer-à-Cheval à Sixt, vous pouvez suivre des yeux les paquets d'eau depuis leur envol jusqu'à leur arrivée, tout en bas : le temps de chute est long. Plus la cascade est haute, plus elle semble paresseuse.
Dans une petite cascade, rien de tel : on ne peut guère suivre le mouvement de l'eau. A chaque instant les mouvements sont différents. Il n'y a que des scintillements, des couleurs fugitives, des impressions si fugaces qu'on se demande si on ne les a pas rêvées. On ne peut pas peindre ce que l'on voit tant les images changent, et pourtant il faut longtemps les observer pour tenter de saisir ce qu'elles ont à nous dire.
 

L'eau était fâchée


La chaleur nous suffoquait. Nous étions huit, beaucoup allaient découvrir l'aquarelle.
 
Malgré la difficulté des sujets, nous avons décidé de nous rendre au bord du Risse. Il n'y avait pas beaucoup de chemin à faire, et là nous pourrions à coup sûr nous abriter du soleil et goûter la relative fraîcheur que l'eau vive apporte.
 
En sautant de rocher en rocher, je passais de l'une à l'autre en donnant des conseils. Il y a eu de belles productions, par exemple celle de Maud.
 
Un moment, plus attirées par l'eau fraîche que par l'eau colorée, deux des aquarellistes potentielles me mirent au défi. Nous étions au pied d'une jolie petite cascade, il me fallait très rapidement croquer l'atmosphère, un brin tendue.

L'aquarelle de Maud




Au bord du Risse, petit torrent qui traverse Onnion, en Haute-Savoie, Maud  a participé à une balade-aquarelle cet été. 
Nous étions huit. Plusieurs, comme Maud, n'avaient jamais fait d'aquarelle. Comme elle redoutait de prendre les pinceaux, elle a d'abord composé son dessin avec des crayons aquarelle.

Une belle création, où les cascades tumultueuses du Risse sont idéalement remplacées par une eau calme, et où le fouillis de la végétation est devenu très ordonné. Le paysage n'est plus qu'un prétexte à la représentation de l'image intérieure.

Encore un bon exemple (il y en eut plusieurs ce jour-là) de ce que les gens ont du talent, naturellement. Libre, face-à-face avec la nature celui-ci se révèle plus facilement qu'à travers les formations techniques conventionnelles à l'atelier.

Plaine-Joux et Pointe de Miribel, l'espace d'un instant.



La Pointe de Miribel est le point culminant de Plaine-Joux, au-dessus d'Onnion. Blanche, bleue et grise sous la neige, verte au début juillet. Cette fois, vers la fin août de cette année, elle est plutôt roussie, brulée par le soleil. Combien de fois l'ai-je gravie ? Combien de fois l'ai-je peinte, été comme hiver ? Elle ne me lasse pas, elle continue de m'enchanter.
 
Je lui ai pourtant consacré peu de temps cet été pour lui tirer le portrait à l'aquarelle. Tout juste deux ou trois dizaines de minutes, volées à Christine, Véronique et Alain pendant que je les accompagnais en leur balade-aquarelle. J'espère que ni eux, ni la Miribel ne m'en voudront.
 
 

La Virée Folks : suite


Daniel est le violonneux, Clément le "guitareux"


Mais Daniel manie aussi la guitare basse, ou les cuillères en bois.
Tous les deux ne font pas que chanter, ils animent de manière très simple.


Clément parcourt le monde avec sa guitare et sa casquette. Il compose aussi de fort belles chansons, des chansons fortes.

Pour les écouter :
www.myspace.com/danielcaron  et  www.myspace.com/clementratelle

Instantanés : Daniel et Clément


 
Daniel et Clément sont deux musiciens chanteurs canadiens : la Virée Folks, pleine de verve et de drôlerie, d'humanité et de poésie.
 


 
Pas question de leur demander de tenir la pose pendant leur concert ! Or ils sautent, dansent, gesticulent ...
 


Tenter de saisir au vol quelques gestes, quelques attitudes, c'est tout ce que j'ai pu faire.
Voici quelques uns des dessins obtenus.



Par moment, obnubilé par leur gestuelle, je peignais sans regarder ma feuille de papier.

Plusieurs fois j'ai failli tremper mon pinceau dans ma verveine du soir.

Ils sont merveilleux et sympas, chapeau les artistes !

Alpage à Plaine-Joux. Retrouvaille.



Les balades-aquarelles venaient de reprendre, début Juillet. Malgré le soleil éblouissant il faisait frais. La recherche d'un confort minimum mi-soleil mi-ombre nous a conduit dans cet alpage, tout simple. Les cloches des vaches carillonnaient sans cesse. Tout en donnant les explications de base à la débutante que j'accompagnais, j'ai pu consacrer un peu de temps à dégourdir mes doigts et mes pinceaux, rapidement.
Chaque fois que je reprends les pinceaux après une trop longue période d'interruption, je suis surpris de ma gaucherie. Cependant, même si le résultat n'est pas très satisfaisant, je retrouve le plaisir de regarder la montagne dans les yeux, et cette espèce de tranquille exaltation qui vient lorsqu'elle me dit deux ou trois choses d'elle que je tente alors d'exprimer en  couleurs.

Balade Aquarelle au cirque du Fer à Cheval à Sixt.


Eddy, regardant ma représentation de la cascade de la gouille verte, demande si je me tourne vers l'abstraction. Est-ce parce que la composition est insolite ? que le "sujet" n'est pas assez explicite, peut-être pas assez conventionnel ? La nature nous offre souvent des vues surprenantes que nous savons mal observer et que nous n'osons que bien peu représenter.

Voici une photo de la gouille verte : la nature s'offre ainsi, nous essayons d'en percevoir des formes, des couleurs et des lumières qui, ainsi assemblées, évoquent en nous des émotions.  Nous essayons d'en saisir une part, d'en forger une image mentale ou matérialisée : à proprement parlé une abstraction, même si la photo ou le dessin semblent "fidèles".




Autre exemple : du pied de cette cascade de la Gouille Verte, on observe, sur le flanc opposé de la Combe, la cascade du Violon qui descend du glacier du Prazon. La lumière du matin illumine les alpages du Prazon (qui étaient encore dangereusement exploités il y a environ un siècle !). Leur belle couleur verte, presque fluo, alterne avec le sombre d'impressionnantes falaises. Les cascades dévalent et coupent ces zébrures.

Comment peut-on rendre compte, sur un si petit morceau de papier, de l'immensité de la montagne qui nous domine si fortement ?

 

Balade Aquarelle au Cirque du Fer à cheval à Sixt. La gouille verte.


Vers le fond de la Combe, après une petite heure de marche depuis le parking, on traverse le ruisseau de la Vogeale et on arrive à la cascade de la Gouille Verte, toujours spectaculaire, même si on n'en aperçoit qu'une faible partie inférieure.

Vivement les balades aquarelle de l'été 2012 !

Chalet de l'alpage de Raty,
au pied de la Haute Pointe

Bientôt les vacances, enfin.

Chaque semaine, du 7 juillet au 25 août, le Village-Vacances Les Chavannes à Onnion organisera quatre ou cinq balades-aquarelles. Pour les vacanciers du village-vacances, bien sûr, mais aussi pour les habitants, et tous ceux qui voudraient se joindre à nous. Adultes, débutants ou confirmés. Le matériel est fourni contre participation aux frais de 5 euros.

Les balades-aquarelles sont avant tout des moments de détente, de contemplation et de bien-être, très conviviaux. Nous vous y accompagnerons avec beaucoup de plaisir.

Renseignements à l'accueil des Chavannes : 04 50 35 71 71.

Erratum concernant le "camp de césar" à Taverny

Commentant l'Eglise de Taverny vue depuis la forêt, j'ai indiqué que celle-ci était dominée par un oppidum celte. Les fouilles qui ont été effectuées ces deux ou trois dernières années ont conduit à dater l'enceinte du site de la fin de l'âge du bronze, environ 900 ans avant JC. L'enceinte était quadrangulaire, constituée essentiellement d'une levée de terre s'appuyant sur un mur de pierres, précédée d'un fossé. Elle a été endommagée et reconstruite un siècle plus tard environ. Bien plus tard les gaulois l'utilisèrent comme carrière. Ils édifièrent une construction carrée à l'intérieur de l'enceinte.
Le tout forme donc les plus anciennes fortifications connues en Ile-de-France encore visibles. Passé et présent se rejoignent ici, une partie du terrain étant encore ... militaire.

Sculpture sur bois

Il y a 40 ans environ, travaillant sur le site de l'ancienne usine à gaz de Clichy-la-Garenne, j'y ai récupéré un morceau de poutre de chêne largement enduite de bitume et de scories qui allait être brûlé. J'en ai extrait difficilement (Dieu que ce bois est dur !) cette main gauche naïve, un symbole concret et vécu de la dureté du travail manuel.

Pourquoi ai-je dépensé mon énergie à cela ? Pour autant que je m'en souvienne, je n'avais pas d'autres buts que de tirer quelque chose de ce morceau informe, le transformer, retrouver l'usage de mes mains quand mon travail professionnel ne faisait plus appel qu'à ma tête. Le choix du "sujet" s'est imposé de lui-même.

Plusieurs problèmes techniques sont apparus, qu'il fallait résoudre au fur et à mesure. D'abord retirer la couche de bitume. Le tranchant du ciseau à bois y a gagné une large encoche, car de gros clous enfoncés dans le bois étaient cachés par le bitume. Réparer le ciseau. Couper la poutre en deux dans le sens de l'épaisseur. Improviser des outils. Chaque étape était une aventure et m'apprenait quelque chose.

Fixer solidement le morceau et puis "rentrer dedans". Taper, taper, taper encore. Dans ce bois on n'avance que petit à petit, et il faut frapper fort. Gare aux coups de maillet sur la main gauche, aux ampoules dans le creux de la main droite. Taper, mais ne se préoccuper vraiment que de la forme, qui naît d'abord dans la tête, s'y transforme progressivement au vu de ce qui émerge peu à peu du bloc de chêne, comme animée d'une vie propre. Sans cesse la forme voulue se confronte à celle qui apparaît, et qui finira par s'imposer. Enfin, quelques finitions. Une création, au sens propre. Un défouloir, une thérapie contre la vie qui nous pousse à n'être que des consommateurs.

C'est tout.

La main de bois a été accrochée quelques temps à la maison -il fallait bien justifier tous ces efforts- puis elle a passé de longues années quelques part au fond du garage. Oubliée. Au gré d'un rangement combien nécessaire elle fut regardée comme un objet intéressant, et a repris une place sur un mur. Avec je crois, un autre statut : elle est là maintenant davantage pour sa fonction d'ornement due à ce qu'elle est, et bien moins comme symbole de ce lent et passionnant processus de sa naissance et de son devenir que mes mains ont vécu.

Or, c'est ce processus de création qui m'intéresse, m'interpelle, m'attire, m'apprend, parfois m'exalte, avec tout ce qu'il comporte de questions, de difficultés, de problèmes à résoudre,  d'essais, d'erreurs et ratages, voire d'échecs définitifs, de frustrations donc, mais aussi, dans cette lutte avec moi-même, de quelques avancées, de belles surprises, de sentiment d'accomplissement, si modeste soit-il.

L'histoire est identique pour les aquarelles, même si la création y est moins physique. Encore que ... parfois ...

C'est toute cette genèse que je veux faire découvrir. Je ne peux partager le processus de création tant il est personnel, intime même. Je ne peux pas le montrer, je ne peux dévoiler qu'un résultat, figé, aride. C'est ce que je fais dans ce blog, avec la naïve intention d'inciter les lecteurs-spectateurs à s'y essayer aussi, s'y chercher et s'y découvrir, lutter, s'y accomplir un peu, changer leur statut de spectateur en celui de créateur.

Je suis certain que nous avons tous la capacité de créer, de faire de jolies choses, mais nous sommes le plus souvent enfermés dans une prison de convenances et de règles, qui placent dans une petite case les artistes créateurs référencés et dans une autre les spectateurs et clients. Les artistes professionnels nous apportent beaucoup : ils jettent sur notre monde des regards nouveaux, décalés, nous apprennent à le voir sous d'autres facettes, nous aident à nous projeter dans l'avenir. A côté d'eux nous sommes tous les créateurs du monde de demain, chacun à notre manière. Il y a ceux qui chantent, dessinent, dansent, font du théâtre, bref ceux qui pratiquent en amateurs des arts répertoriés, mais il y a aussi celles et ceux qui décorent leur logement de manière originale, qui tricotent, créent de jolis vêtements, qui imaginent et cultivent de beaux jardins fleuris, qui confectionnent des maquettes, qui cuisinent de merveilleux plats, et bien d'autres choses encore. Ces pratiques sont créatives et non seulement récréatives. Il peut se révéler plus de personnalité créatrice dans la confection d'un bouquet de fleurs du jardin que dans la peinture à l'huile, plus d'imagination dans la confection d'un repas que dans la pratique de la musique, plus d'inventivité dans la décoration de sa maison que dans la danse classique. Nous sommes entourés de gens ordinaires talentueux qui pratiquent, uniquement pour le plaisir, des activités qui, sans être forcément cataloguées comme "artistiques", illuminent des vies de tous les jours.

Derrière tous ces talents qui nous enchantent, il y a certainement du plaisir, mais il y a aussi du travail : un jour il a fallu oser se confronter à la matière, y mettre ses mains, son énergie, sa patience et son audace. L'art, aussi mineur soit-il, forge des personnalités, loin du prêt-à-porter ou du prêt-à-penser.

A Onnion, je ne trouve rien de plus beau au cours d'une balade-aquarelle que lorsque l'un ou l'autre "se lâche", tente quelque chose, avance, se découvre et se dépasse. Peu importe alors le résultat visible, l'important est dans le bout de chemin parcouru dans l'intime.

Grès émaillé : la dame en bleu


Poursuite de mes essais de grès émaillé, à l'Atelier Municipal d'Arts Plastiques de Taverny.

La terre est un matériau particulièrement sensuel : la forme jaillit directement des mains qui la pétrisse. Mais elle a son caractère et parfois ses caprices, qu'elle manifeste parfois sournoisement, à la cuisson, tout comme l'émail qui l'habille.

Techniques ancestrales qui ne cessent de se moderniser, les céramiques nécessitent semble-t-il beaucoup d'expériences et de connaissances. Mais même pour le débutant qui a encore tout à apprendre, elle offre de formidables possibilités de création.

Je suis parti d'un morceau de terre sur lequel je laissai aller mes doigts sans savoir a priori quelle forme en serait engendrée. Par moment, la terre s'anime, suggère des expressions, qui en appellent d'autres. Ici ce n'est pas une pause qui s'annonçait mais un mouvement, un geste en cours d'accomplissement. J'ai voulu garder l'impression de mouvement.

Prendre exemple sur Cézanne ...


... telle était la consigne donnée pour ce travail à l'atelier, en acrylique sur papier. C'était vers la fin 2011, un de mes premiers travaux à l'acrylique.

Curieusement, ce petit exercice m'a permis de mieux comprendre les aquarelles du Maître.

Le Tour, sous le col du Creux : composition florale.



Une autre jolie composition florale, faite dans la nature.

Le Tour sous le Creux : fleurs des champs



C'était la dernière des balades-aquarelle de l'été 2011. Nous étions cinq, dont une jolie petite fille d'un an environ, qui accompagnait ses parents. Il fallait un emplacement où elle puisse s'ébattre sans problème. Nous avons choisi un pré en partie fauché seulement. Cela nous a permis de nous assoir dans l'herbe, d'y laisser jouer la petite afin qu'elle n'accapare pas trop ses parents, et de se laisser inspirer par quelques fleurs et plantes de la fin Août qui avaient échappé à la faux. Voici le travail de Julie, la maman.

J'aime cette belle simplicité.

Amical simplement


Quelque part dans une grande boucle de la Seine se cache un havre de verdure et de calme. Là, ce qui n'était il y a quelques années qu'une friche cachant les restes d'une maison plus que centenaire est devenu, par le patient travail de ses propriétaires, un petit parc où la nature garde toute sa place, accueillant une demeure pittoresque.

Le tilleul se cache derrière le hêtre pourpre. Un méli-mélo de fleurs de jachère longe l'allée qui mène à la maison, invitant le visiteur en toute simplicité.

 Ici tout respire la liberté et l'amitié.  

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