Transparences 1






Être transparent c'est laisser passer la lumière. Hormis dans le vide, la transparence n'est jamais parfaite, et c'est heureux pour le peintre ou le photographe, car la lumière est modifiée lorsqu'elle passe à travers l'eau, le verre ou lorsqu'elle filtre à travers la dentelle. Elle dévie, change de fréquence, c'est-à-dire de couleur, se réfracte, se diffracte, crée des ombres bizarres.  Il en résulte des images finalement étonnantes, passionnantes à observer, mais souvent difficiles à interpréter, d'autant qu'un minuscule mouvement de tête suffit parfois à la modifier considérablement.
Bel exemple d'un "effet papillon", c'est-à-dire d'un système où une toute petite déviation des conditions initiales se traduit par de grands changements.

(Image modifiée le 21 juin 2014)

Portrait de Lenka et Jakub



Lenka est une artiste Tchèque. Elle viendra exposer ses belles céramiques cette année à Beauchamp, près de Taverny (Val d'Oise), je vous informerai dès que possible des dates de l'exposition.

Le portrait de Lenka et de son mari Jakub a été saisi lors de leur venue à Taverny en juin dernier, dans le cadre du vingtième anniversaire du jumelage de Sedlcany avec Taverny.

J'ai peint l'aquarelle en interprétant la photo. Très mauvaise surprise avec le papier, composé de cellulose et de coton. Les brins de coton forment des petits îlots régulièrement espacés absorbants l'eau et les pigments, tandis que le substrat cellulosique reste presque glissant. Les effets sont assez imprévisibles.

Vous pouvez vous faire une idée du beau travail de Lenka en parcourant son site Vpolikamen 

Vous pouvez d'ailleurs acheter directement ses oeuvres en cliquant sur "e-shop" en haut à droite de l'écran de Vpolikamen (une couronne tchèque vaut environ 0,36 euros, 1 euro vaut environ 27 czk).

Vieux Saint-Prix


La vieille rue, pavée, semblait garder la trace des pas qui l'avaient parcourue. Depuis quelques mois la rue a été refaite, elle est bien aplanie, rigoureuse, froide.
En peignant cette aquarelle en octobre dernier je n'ai pu m'empêcher de tenter de reconstituer l'ancienne atmosphère qui s'y dégageait.  

Le Mont Billat, depuis le col de Pertuis


Le Mont Billat est fascinant. Situé sur la commune de Bellevaux, en Haute-Savoie, on y accède généralement depuis les jolis chalets de la Buchille, où l'on laisse la voiture. La voie classique consiste alors à se rendre au col du Pertuis par un chemin carrossable, puis à grimper le sentier qui emprunte tantôt la crête, tantôt quelque traversée d'une prairie bien pentue, si pentue qu'avant de rejoindre la dernière crête vers le sommet le sentier a souvent été abimé et on passe en s'agrippant à des câbles et des chaînes. Au sommet, le panorama à 360 degrés est simplement magnifique.
Mais ce jour-là, 11 août, nous ne voulions pas l'escalader, simplement lui tirer le portrait. Je m'y étais déjà essayé depuis la Pointe des Journées, que l'on atteint facilement depuis le Pertuis, sans réussir à rendre les effets de lumière dans la pente. Aussi je voulais rechercher un point de vue qui soit davantage en contre-plongée. Nous avons simplement descendu sur quelques dizaines de mètres la pente qui, du Pertuis, plonge vers l'est. Là, il était difficile de trouver un emplacement qui offre à la fois une belle vue et une position qui, sans être forcément confortable, soit au moins raisonnable pour peindre ou lire, disons : de quoi poser une ou deux fesses, la boîte de peinture et deux gobelets d'eau.
La lumière rasante était belle mais les ombres s'allongeaient à grande vitesse. Il a fallu faire vite, mais j'étais relativement satisfait du résultat.
Sur le retour une violente douleur me prit le mollet, les effets se font encore sentir aujourd'hui...

La fontaine aux pélerins à Saint-Prix, dans le Val d'Oise



Il faisait encore un joli soleil en ce début d'octobre, et l'Atelier d'Aquarelle s'est déplacé jusque sur cette jolie place du vieux village de Saint-Prix..
Bonheur de pouvoir retrouver les sensations de la peinture en plein air, je crains de ne pas le retrouver de sitôt.

Des noix et des pommes




Cette fois-ci, c'est à l'Atelier Municipal d'Arts Plastiques, avec Loïc Wibaux comme maître, qu'on se remet en conditions pour affronter d'autres défis.

Transparence



La reprise des pinceaux en septembre a été difficile. Pour commencer, petit exercice à l'Atelier Aquarelle du Cercle Culturel de Margency (Val d'Oise), où l'on apprend beaucoup dans une ambiance sympa. 



La montagne de Sous-Dine


La montagne de Sous-Dine est un magnifique plateau pentu, près de celui des Glières. Son sommet offre un éblouissant panorama sur 360 °. Nous avions gravi près de 1000 m de dénivelé pour atteindre le sommet, et s'accorder une pause repas et aquarelle.

Les strates de lapiaz calcaires suivent la pente et s'effondrent par endroit. En cette fin juillet la flore reste magnifique, et des névés persistent dans les dolines. Superbe montagne.


Sales : la Barme Froide



Parmi les belles randonnées au départ de Sixt-Fer-à-Cheval, une me ravit chaque année, celle du vallon et des Chalets de Sales.
Après avoir avalé 600 à 700 m de dénivelé, c'est la pose casse-croute et aquarelle. Nous étions au pied de la Barme Froide qui nous toisait. Près de 300m nous séparait de son sommet. Je l'ai croquée plus rapidement que je ne la grimpais il y a quelques années, pour aller admirer les Laouchets de Platée.

Nériage




Il n'y a pas que l'aquarelle dans la vie, ni sur ce blog.

Le nériage est une technique de poterie dans laquelle on juxtapose plusieurs terres de différentes couleurs.
Apparemment simple, la technique présente plusieurs difficultés : les coefficients de rétractation au séchage des terres doivent être identiques, et il faut éviter qu'une terre salisse l'autre.

Pour la pièce ci-dessus, je me suis contenté de récupérer des morceaux issus de précédents essais et de les incorporer en feuilleté volontairement irrégulier à une terre de base verte. Les effets sont dus à ce curieux hasard situé entre homogénéité et chaos.

C'est, si je peux me permettre, un coup de bol.

L'exercice du pouvoir


Cette "nature morte" est une aquarelle réalisée sur un papier dont je ne connais pas la marque. Il m'a été donné il y a quelques années. C'est un papier quasiment gaufré, vraisemblablement 100% coton. L'eau glisse sur lui, puis diffuse assez largement.
 
Bien que le papier ait été préalablement fortement tendu sur un support, au point de former comme une peau de tambour, l'apport d'eau le détendait tellement qu'il s'y formait des vagues, des bosses et des creux qui bien sûr attiraient les pigments.C'est un étonnement et un défi de découvrir un tel papier.
 
Sans doute ennuyé de l'ambiance politique actuelle, j'imagine l'exercice assez solitaire du pouvoir. L'élite occupe une large position dominante. Celui qui exerce des responsabilités personnelles est mis en valeur mais se trouve bien seul. Il est seulement accompagné de ce qui sort d'un magnifique pot à cornichons, qui n'est pas réellement transparent. L'azalée représente ceux sur qui s'exerce le pouvoir.
 
Vous pouvez bien sûr par vous même compléter l'explication symbolique ...
Et pourquoi pas proposer vos observations en joignant un commentaire, ce qui me ravierait.
 

Neuvy-en-Champagne à l'horizon


La plaine semble infini, l'oeil désespérément cherche la moindre ondulation du terrain et s'accroche, forcément, aux quelques traits verticaux du petit village, qui rompent la monotonie des champs et du ciel. Comment composer un tableau sur cette mer immobile ?

C'est une "vieille" aquarelle, des années 80 certainement.

Dans ces temps-là on pouvait encore trouver quelque passage entre haies, déjà rares, et clôtures barbelées pour aller s'asseoir au calme, observer ce paysage presque tout entier voué à l'agriculture industrielle et donner quelques coups de pinceaux.

Aujourd'hui les rares promeneurs sont pratiquement confinés aux rubans de goudron régulièrement empruntés par des véhicules qui se croient sur le circuit du Mans, situé à quelques dizaines de kilomètres de là.

Ces gens pressés savent-ils que l'église du Hameau de Neuvy recèle une merveille romane ?


Paysage de neige



De toutes les chambres du Centre de Vacances Les Chavannes à Onnion, on a une magnifique vue sur le Mont Blanc, à 40 km de là. Superbe.
 
Mais le Mont Blanc n'est pas visible lorsque les nuages ou la brume se sont invités dans le paysage. Le spectacle n'en est pas pour autant annulé. Le plus souvent on aperçoit au moins l'autre flanc de la vallée du Risse, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Tout en haut les rideaux d'arbres semblent s'entrouvrir comme sur une scène de théâtre, laissant deviner parfois les promesses d'un horizon plus lointain.
 
Mi-mars il y avait encore de la neige qui fondait en lambeaux et la brume s'accrochait au hasard des branches les drapant de-ci de-là d'un voile fantomatique.

Neige sur la pointe de Miribel


La pointe de Miribel domine Plaine-Joux. Installé sur quelque hauteur des Prés-Chevriers, je pouvais observer la petite pointe tandis qu'un bouquet d'épicéas me masquait  les longues sinuosités des pistes de ski nordique qui jalonnent le plateau. Assis sur un monticule de neige, j'étais seul, même si quelques rares fondeurs glissaient de temps à autre à quelques centaines de mètres de là. 
 
Cette année, la température n'était pas bien basse, et la peinture n'a pas gelé sur la feuille. Par contre, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de la sécher assez rapidement : avant de quitter les lieux, il faut se résoudre à "pomper" les zones humides (c'est-à-dire une grande partie de la feuille !) avec des mouchoirs en papier.
 
La peinture sur le vif dans la neige est malcommode, et le résultat douteux. Artistiquement, c'est certainement une hérésie. Pourtant je récidive et j'y trouve un certain intérêt : la nature s'offre à ma solitude. Je peux m'y poser un instant, même dans l'inconfort matériel, avec un sentiment de calme et de plénitude si profond que je ne pourrais évidemment pas le ressentir dans la chaleur de l'atelier.
 

Juste un bouquet d'arbres


Au cours d'une balade aquarelle. Juste un banal bouquet d'arbres, dont je voulais capter rapidement l'essentiel du dynamisme. La nature nous offre des multitudes de tableaux superbement composés, prêts à être regardés, admirés.

Hortensias séchés

 

Il y a des semaines qui paraissent plus dures que d'autres. On se demande si le ciel saura un jour repasser du gris au bleu, si les emm... finiront par ne plus rebondir et s'accumuler. Il faut de toute façon changer d'horizon. Sur un coup de tête j'ai choisi de rapidement accaparer les vases que Danielle avait amoureusement décorés d'hortensias séchés, pour l'hiver justement, et qu'elle avait égaillés de petites branches de gypsophile mêlé de deux ou trois brins de mimosas. Disposer le tout à "la va vite" sur une nappe, puis laisser pinceaux et couleurs accaparer mon esprit, sans trop chercher à réfléchir. Une espèce de drogue en somme.
 
J'ai regretté par la suite le côté vraiment sommaire de la composition, le peu de soin apporté à l'impression de perspective, la lumière et l'ombre trop faibles. En toute logique devrai-je m'atteler à faire un vrai tableau à partir de cet essai. Une autre semaine ?

Les plus consultés depuis un an :