La pointe de Miribel domine Plaine-Joux. Installé sur quelque hauteur des Prés-Chevriers, je pouvais observer la petite pointe tandis qu'un bouquet d'épicéas me masquait les longues sinuosités des pistes de ski nordique qui jalonnent le plateau. Assis sur un monticule de neige, j'étais seul, même si quelques rares fondeurs glissaient de temps à autre à quelques centaines de mètres de là.
Cette année, la température n'était pas bien basse, et la peinture n'a pas gelé sur la feuille. Par contre, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de la sécher assez rapidement : avant de quitter les lieux, il faut se résoudre à "pomper" les zones humides (c'est-à-dire une grande partie de la feuille !) avec des mouchoirs en papier.
La peinture sur le vif dans la neige est malcommode, et le résultat douteux. Artistiquement, c'est certainement une hérésie. Pourtant je récidive et j'y trouve un certain intérêt : la nature s'offre à ma solitude. Je peux m'y poser un instant, même dans l'inconfort matériel, avec un sentiment de calme et de plénitude si profond que je ne pourrais évidemment pas le ressentir dans la chaleur de l'atelier.
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