Mardi 6 mars 2012. Ce matin, grand soleil, mais le gel a formé une bonne croûte sur la neige, les raquettes n'enfoncent pas. Je décide d'aller m'installer au sommet du tertre à l'entrée de Plaine-Joux, pour un sujet simple et rapide.
Sur place, il est difficile d'installer le tabouret pliant, qui s'enfonce dans la neige jusqu'à hauteur du siège ! Avec les raquettes j'aménage rapidement une espèce de petite plate-forme de laquelle le tabouret émergera à mi-hauteur.
J'ai pris la précaution d'emmener de l'eau tiède, avec laquelle je remplis mes gobelets : mais ainsi réchauffés, ils s'enfoncent dans la neige ! Avec un peu de neige je rafraichi l'eau jusqu'à une température "raisonnable" qui maintiendra les gobelets en surface.
Pour assurer ma stabilité et garder mes pieds au sec je garde mes raquettes aux pieds, le sac à dos par dessus. Il servira de tablette à mon attirail : crayon, boîte de peinture, boîte à pinceaux, mouchoirs en papier... Mon bloc de papier est posé sur mes genoux.
Je cadre rapidement, plaçant quelques repères sur ma feuille, mais je me rends compte que je suis déjà ébloui par la réverbération du soleil sur la neige. Je dois faire des efforts pour distinguer les couleurs : plisser les yeux, regarder alternativement à travers et au-dessus de mes lunettes qui foncent à la lumière.
Je commence par le ciel, en utilisant comme à l'habitude les pigments qui sont restés sur la palette.
Je mouille le papier : l'eau gèle par endroit sur la feuille, formant des cristaux de glace qui empêchent le pigment d'atteindre le papier. Je souffle dessus pour le réchauffer et permettre ainsi la diffusion de la couleur. La combinaison de la glace et du souffle tiède provoquent de curieux effets.
Rapidement, à cause de la luminosité, je ne distingue plus les couleurs ni sur ma feuille ni sur la palette. Le ciel sera donc de la couleur (ou des couleurs) que le hasard à placée là.
Pour le reste je pioche la couleur directement aux godets dont je connais l'emplacement dans la boîte, sans pouvoir distinguer si la couleur est la bonne.
Pour le reste je pioche la couleur directement aux godets dont je connais l'emplacement dans la boîte, sans pouvoir distinguer si la couleur est la bonne.
C'est une espèce de peinture à l'aveugle.
Impossible de régler l'humidité, même au toucher : tout est froid, et d'ailleurs presque rien ne sèche. Je tamponne aux mouchoirs, j'offre la feuille au soleil. Curieusement, certains pigments semblent sécher plus rapidement que d'autres.
J'improvise, mais c'est la galère.
Après vingt minutes de bataille je plie bagages. L'aquarelle n'est pas sèche.
Je retourne à la voiture. L'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Je retourne faire un petit tour pour prendre quelques photos, au retour l'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Je rentre. A ma descente de voiture l'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Tant pis, je replie dessus le rabat du bloc, qui provoquera de nouveaux effets très aléatoires.
Je retourne à la voiture. L'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Je retourne faire un petit tour pour prendre quelques photos, au retour l'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Je rentre. A ma descente de voiture l'aquarelle n'est toujours pas sèche.
Tant pis, je replie dessus le rabat du bloc, qui provoquera de nouveaux effets très aléatoires.
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