Je sais que ça parait ridicule d'aller faire des aquarelles raquettes aux pieds. Pourquoi ne pas prendre des photos et retranscrire ensuite tranquillement à l'atelier ? Tout simplement parce que les impressions fugaces et dynamiques ne passent pas à la photo. La photo est confortable, la montagne en hiver ne l'est pas. La photo se laisse regarder longuement et directement, pas la montagne, qui nécessite une marche d'approche et d'apprivoisement. On ne peut pas avoir le même état d'esprit devant la photo et dans l'air de la montagne.
Il n'empêche qu'il faut prendre quelques précautions et adapter ses méthodes aux conditions particulières. Voilà quelques trucs issus de l'expérience.
Où s'asseoir ? J'ai essayé sur les raquettes, sur des rochers ou des branches : vraiment trop dur. Sur la neige, vraiment trop froid et humide, même sur le poncho imperméable. J'ai essayé debout : ça ne marche que si on peut avoir le matériel à portée de main. Je n'emmène plus de chevalet, trop encombrant, tout mon matériel doit tenir dans mon sac à dos. Alors ? J'ai utilisé cette année un petit protège-genoux en plastique expansé (6 euros dans un magasin de bricolage ou jardinage), très léger, confortable et isolant.
Quel papier ? Incontestablement du papier coton, seul à même d'absorber l'eau dans ces conditions.
Quelles couleurs ? J'utilise quelques couleurs en godets, dont je connais par cœur l'emplacement dans la boîte. En fait 3 ou 4 couleurs suffisent largement.
Quelle eau ? Question apparemment curieuse, mais ici il faut faire face au gel. L'eau trop fraîche gèle trop vite. L'eau trop chaude fait fondre la neige sur laquelle le gobelet est posé. Pour la dernière aquarelle ci-dessus, j'ai simplement ajouté quelques gouttes d'alcool à 90 ° dans l'eau, elle n'a pas gelé. Par contre les couleurs diffusaient de manière différente. Je poursuivrai l'expérience à l'atelier ! Je testerai aussi l'eau salée.
Restent quelques problèmes non résolus.
Le plus important concerne le séchage. Même lorsqu'il est possible de placer quelque temps l'aquarelle au soleil, le séchage est beaucoup trop lent. Et lorsque l'on replace l'aquarelle dans le sac, même entre des papiers absorbants, les couleurs sont altérées. Il faudra essayer des chaufferettes pour les mains, je ne crois pas au sèche-cheveux à piles !
La vision, avec la neige et le soleil, reste aussi difficile.
L'aquarelle ci-dessus a été réalisée à l'entrée de Plaine-Joux, il y a une dizaine de jours.
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