Le dernier jour d'octobre est resté particulièrement doux et ensoleillé.
Comment ne pas en profiter pour tenter de saisir les magnifiques couleurs des arbres ?
Depuis l'Isle-Adam un chemin pédestre longe l'Oise vers Mours, vers l'Est. Il faut marcher assez longtemps pour atteindre des emplacements où la vue sur la rivière se dégage et où l'on peut s'installer pour peindre.
L'eau était tranquille, le vent léger entraînait des milliers de feuilles ocrées sur l'Oise. Elles y formaient curieusement de longs rubans oscillant lentement au rythme de la rivière endormie. Par moments le vent se calmait complètement et l'Oise, redevenant un miroir presque parfait, posait pour moi. Les feuillages et l'eau présentaient sans broncher leur palette de couleurs chaudes. Tout était simple.
Puis une péniche est passée, l'eau s'est réveillée. Brusquement j'ai repris conscience. J'avais mal aux pieds, j'avais un peu froid. Le papier aussi, sans doute, car il ne séchait plus. Le soleil se couchait une heure plus tôt ce jour-là, alors le papier et moi avons décidé d'interrompre le jeu, et de le reprendre le soir à la maison.
La nuit suivante j'ai rêvé de couleurs d'automne.
Dans les mois qui viennent il sera difficile de sortir pour aller peindre sur le motif.
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