Nuages, brumes et brouillards

Mes tentatives de saisir brumes et nuages jouant à cache-cache avec les montagnes se sont le plus souvent révélées décevantes. La plupart des effets changent très vite.
Parfois la chance sourit. Ainsi, dans les tous derniers jours d'août 2009, j'avais eu la chance d'observer suffisamment longtemps les brumes lointaines - le soleil à cette époque semble ne plus chauffer plus assez fort pour les balayer rapidement - et d'en faire l'aquarelle qui a porté mes voeux pour cette année 2011.

En matière de brumes et nuages nous avons été particulièrement servis pendant la semaine que nous avons récemment passée aux Chavannes entre Noël et Jour de l'An. Pendant plusieurs jours, le plafond nuageux était très bas à Onnion. Le brouillard fût parfois si dense que nous distinguions à peine le clocher de l'église. 

Lorsque la température est très basse, les nuages rasent le fond de la vallée. Puis, au fur et à mesure que l'air se réchauffe, les nuages montent et gonflent, parfois à une vitesse incroyable. Au-dessus des nuages le soleil peut chauffer l'air, tandis que sous le nuage la température peut continuer à baisser. On a alors un phénomène d'inversion du gradient de température. Cela s'est produit plusieurs jours de suite pendant cette dernière semaine de 2010, provoquant dans les paysages des jeux d'ombres et de lumière très rapides. Le temps de saisir l'appareil photo, le paysage était bouleversé : des chaînes de montagne entières pouvaient ainsi apparaître ou disparaître en quelques secondes. Ce fût magique.

Un matin, j'ai essayé de saisir ce que je voyais de la chaîne des Aravis lorsque la mer de nuages montait. La lumière semblait venir de sous cette mer, et changeait rapidement. Trois coups de crayons, vite une ou deux photos, et puis plus rien : la lumière s'était éteinte, le nuage était monté. J'ai retranscrit l'essentiel de mémoire, mais la mienne est mauvaise, et me trompe. J'ai ainsi mutilé la Pointe Percée parce que je ne "croyais" pas le coup de crayon. Et pour terminer l'aquarelle je me suis aidé en regardant l'enregistrement photo (avec l'appareil qui s'éteint automatiquement au bout de 10 secondes !).
Je ressens maintenant une certaine émotion en regardant cette pauvre aquarelle, certainement due à l'effort de mémoire qu'il m'a fallu fournir, et à cette espèce d'exaltation qui m'avait pris pour saisir au plus vite ce que je ressentais alors et que je savais si évanescent.








Nous avons retrouvé la magie lorsque, ayant traversé le nuage en montant, nous nous retrouvions sous le soleil à Plaine-Joux. Nous avons admiré la mer de nuages qui s'étendait loin dans la vallée, jusqu'au delà de Cluses. De loin en loin quelques cîmes émergeaient, comme un chapelet d'îles.





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