La Pointe de Miribel en hiver



Le paysage d'hiver est décidément une discipline bien à part lorsqu'on cherche à saisir directement, sur place, l'impression du moment et les sentiments qu'on y éprouve.

Il faut faire vite. Cette année heureusement il faisait moins froid (-4 °C tout de même le jour où j'ai peint cette aquarelle) et surtout j'avais pensé à emmener mon petit tabouret trépied. Malgré ce confort relatif, il m'a paru difficile de faire une pose de plus d'une demi-heure : sans doute la montagne doit-elle de dégourdir les jambes de temps en temps, ses ombres et ses couleurs changent étonnamment vite. Le compère soleil qui était chargé des spots de scène a quant à lui baissé les bras et le projecteur trop rapidement à mon goût. Lui aussi devait avoir froid aux mains.

La lumière se réverbérant sur la neige impose le port de lunettes teintées : je regardai alternativement à travers et au-dessus de mes lunettes, ce qui faisait varier constamment les couleurs du paysage et de l'aquarelle.

Le papier semblait ne jamais sécher, malgré le petit vent dont j'avais su si mal m'abriter. Parfois certaines taches d'eau colorée semblaient geler.

Malgré toutes ces contraintes, le moment était magique, le sentiment de liberté total.

Je me remémorais, en souriant intérieurement, les conseils donnés dans les revues artistiques : "prenez le temps de réfléchir à la composition, aux couleurs, etc..." Prendre le temps de réfléchir ? Ce n'est pas possible ici, en tout cas ce n'est pas possible pour moi : il s'agit au contraire de saisir l'instant, d'aller au plus urgent, nécessairement laisser parler au plus vite son instinct et son coeur. 

Le résultat ? un bon moment pour moi, merci. Une aquarelle en liberté. Cela ne transparaît pas nécessairement sur le dessin. Est-ce important ?

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