Vallée du Brevon. Bellevaux. Mont Billat.

Bellevaux, dans la vallée du Brevon. Au milieu : le Mont Billat
Pour aller de Saint Jeoire à Thonon, la route un long moment suit la vallée du Brevon, un joli torrent du Chablais, en Haute-Savoie. C'est d'un coup que l'on y découvre le large panorama où trône le beau village de Bellevaux.  Magnifique.
 
Problèmes d'accès pour l'aquarelliste : il faut laisser la voiture assez loin, et les endroits qui offrent une vue bien composée sont peu accessibles, et à tout le moins très peu confortables, pentus, peu abrités, humides. Que dis-je pentus : carrément boueux, le trépied n'y est d'aucune utilité tellement il s'y enfonce vite. Mais le paysage en vaut la peine.
 
Au loin, bien en face de nous, le Mont Billat nous défie du haut de ses pentes biscornues. Une superbe ascension. Promis : je vous montrerai une aquarelle réalisée à son sommet.

Petite cascade sur le Risse



A cet endroit, un peu en aval du pont Piccot, la chute n'est pas bien haute, soixante à quatre-vingt centimètres tout au plus. Mais à y bien regarder une petite chute est beaucoup plus dynamique et changeante qu'une grande cascade.
Dans une grande cascade, comme celles que l'on admire dans le cirque du Fer-à-Cheval à Sixt, vous pouvez suivre des yeux les paquets d'eau depuis leur envol jusqu'à leur arrivée, tout en bas : le temps de chute est long. Plus la cascade est haute, plus elle semble paresseuse.
Dans une petite cascade, rien de tel : on ne peut guère suivre le mouvement de l'eau. A chaque instant les mouvements sont différents. Il n'y a que des scintillements, des couleurs fugitives, des impressions si fugaces qu'on se demande si on ne les a pas rêvées. On ne peut pas peindre ce que l'on voit tant les images changent, et pourtant il faut longtemps les observer pour tenter de saisir ce qu'elles ont à nous dire.
 

L'eau était fâchée


La chaleur nous suffoquait. Nous étions huit, beaucoup allaient découvrir l'aquarelle.
 
Malgré la difficulté des sujets, nous avons décidé de nous rendre au bord du Risse. Il n'y avait pas beaucoup de chemin à faire, et là nous pourrions à coup sûr nous abriter du soleil et goûter la relative fraîcheur que l'eau vive apporte.
 
En sautant de rocher en rocher, je passais de l'une à l'autre en donnant des conseils. Il y a eu de belles productions, par exemple celle de Maud.
 
Un moment, plus attirées par l'eau fraîche que par l'eau colorée, deux des aquarellistes potentielles me mirent au défi. Nous étions au pied d'une jolie petite cascade, il me fallait très rapidement croquer l'atmosphère, un brin tendue.

L'aquarelle de Maud




Au bord du Risse, petit torrent qui traverse Onnion, en Haute-Savoie, Maud  a participé à une balade-aquarelle cet été. 
Nous étions huit. Plusieurs, comme Maud, n'avaient jamais fait d'aquarelle. Comme elle redoutait de prendre les pinceaux, elle a d'abord composé son dessin avec des crayons aquarelle.

Une belle création, où les cascades tumultueuses du Risse sont idéalement remplacées par une eau calme, et où le fouillis de la végétation est devenu très ordonné. Le paysage n'est plus qu'un prétexte à la représentation de l'image intérieure.

Encore un bon exemple (il y en eut plusieurs ce jour-là) de ce que les gens ont du talent, naturellement. Libre, face-à-face avec la nature celui-ci se révèle plus facilement qu'à travers les formations techniques conventionnelles à l'atelier.

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