Cascades dans le cirque du fer-à-cheval

Situé sur la commune de Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie), le cirque du Fer-à-Cheval est un site classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Un lieu magique, qu'on ne peut découvrir qu'à pieds.

Venant de Samoëns puis Sixt, on remonte la haute vallée du Giffre, traversant des hameaux de vieux chalets et mazots. Après Nambride, on laisse sa voiture au parking. C'est obligatoire depuis 2003 : fin août, quelques milliers de tonnes de pierre étaient descendus de la montagne, barrant le giffre, mettant en péril les villages jusqu'à Samoëns. 

Juste après le parking la vallée part à gauche pour finir 5 ou 6 km plus loin en cul-de-sac, au lieu-dit le bout-du-monde. Le giffre y prend source, alimenté par des dizaines de cascades dégringolant de ces énormes falaises qui enserrent le site de toutes parts. Les strates du terrain alternant pierres et pelouses dessinent d'étranges courbes. Les falaises sont coiffées de hauts sommets, que le Tenneverge et sa corne de Chamois semblent dominer, mais ce n'est qu'une illusion.

Et partout les cascades ruissellent. On ne sait les compter. Leur nombre et leurs débits peuvent rapidement varier selon les conditions météorologique.   

A gauche du Tenneverge on aperçoit les glaciers du Prazon et du Ruan. Les eaux de fonte des glaciers descendent rapidement les quelques mille quatre cents mètres de dénivelé pour se méler au giffre naissant. Ce sont ces envolées belles que j'ai tenté de croquer.

J'ai voulu représenter simplement les cascades descendant du Prazon et du Ruan, en les regardant droit dans les yeux. La vallée ne fait guère plus de 250 m de large, et le dos au mur de la falaise opposée je n'avais pas de recul, je me sentais comme écrasé.

Pour l'anecdote, j'ai dû travailler debout : chaque fesse tentant de se poser sur une pierre était instantanément et impitoyablement punie par une armée de fourmis féroces. Peut-être l'aquarelle "sur le vif" en garde-t-elle trace ! 

Chacune de mes visites à ce site m'a laissé sidéré, stupéfait. Visites de courtoisie, sagement cantonnées aux chemins presques plats du fond de vallée, ou traversées plus énergiques pour une rando en altitude ; sous le soleil, les nuages, la pluie, ou encore sous l'orage terrifiant, quand les cascades éclatent brusquement comme des bouteilles de champagne trop sécouées et projettent au loin des arbres entiers comme s'il s'était agi de minuscules fétus, quelques soient les circonstances, cette montagne m'envoûte.


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