Portrait de Clémence - avec retouches et photos

J'ai exécuté ce portrait de Clémence (la grande soeur de Perrine et des jumeaux Léo et Lucas) à partir d'une photo que j'ai prise le 26 décembre dernier.

Le travail a été essentiellement technique et m'a posé nombre de problèmes. Pour ceux que cela intéresse, en voici quelques uns.

Le dessin d'abord : impossible pour moi de le faire à main levée, ce n'était guère ressemblant. J'ai choisi d'imprimer la photo en A4 et de prendre des mesures les plus précises possibles pour les reproduire sur papier aquarelle (38x58 cm avec les marges). Parfois, un petit écart d'un ou deux millimètres d'un élément suffisait à déformer grossièrement le visage. Par exemple l'écartement des yeux, très sensible. J'ai dessiné avec des crayons de couleur aquarellables, pratiques !

Certains éléments du visage sont plus complexes que je pensais : les yeux, l'espace entre le nez et la lèvre supérieure par exemple.

Le visage représente une "grande" surface à traiter de manière très progressive, en mouillé sur mouillé. Conserver le bon taux d'humidité fût un casse-tête (surtout quand il faut en même temps répondre au téléphone !).
Pire : il y a dans ce visage un mélange de lumières douces et crues. D'ombres très nuancées mariées avec des contrastes vif, comme sur la joue gauche, ou sur les lèvres. Donc du mouillé pour certaines transitions, du sec pour d'autres !

Pour les couleurs du visage, il fallait tenir compte à la fois du reflet rouge du chapeau et du reflet bleu du pull-over, le tout formant une transition très douce.

J'ai choisi de monter les couleurs du visage assez lentement, par de nombreux lavis successifs assez légers. Toutefois, certaines zones et ombres me semblaient pouvoir se traiter de manière plus directe (comme sous l'oeil droit). J'ai été trahi plusieurs fois par le rendu trop foncé de certaines couleurs. J'ai pu éclaircir légèrement certaines zones après coup, avec un pinceau brosse synthétique ... et des mouchoirs en papier pour absorber les pigments.

Et toujours cette difficulté avec les foncés.

J'ai travaillé en gros en trois séances : la première pour le dessin au crayon. La seconde pour l'exécution proprement dite, après quoi j'ai caché le dessin quelques jours. A la troisième séance, après cette "absence" de quelques jours, il m'a semblé que je repèrais plus facilement les défauts majeurs et que j'attachais moins d'importance à des détails.

Décidément, le portrait est une discipline difficile, mais qui donne envie de continuer.



Après publication du portrait sur ce blog, j'ai de nouveau caché l'aquarelle quelques temps : d'autres défauts me sont apparus (les lèvres) et j'ai donc encore retouché. La difficulté était de rendre la lèvre supérieure plus large, donc de l'éclaircir. Certains pigments (brun) sont venus avec le pinceau synthétique. Pour d'autres (rouge) il a fallu tricher un peu et frotter au mouchoir en papier, mais ce n'est pas encore conforme à ce que je voulais. Désolé.

Et si vous voulez comparer (je suis sûr que Nabil et Dominique apprécieront), voici la photo à l'origine du tableau.



J'ai reçu quelques messages pour échanger sur les aquarelles et ce blog. C'est toujours très sympa, merci. Peut-être les autres lecteurs seraient intéressés à vous lire et même à échanger avec vous. Alors n'hésitez plus. Osez, osez poster vos commentaires directement dans ce blog !

Nuages, brumes et brouillards

Mes tentatives de saisir brumes et nuages jouant à cache-cache avec les montagnes se sont le plus souvent révélées décevantes. La plupart des effets changent très vite.
Parfois la chance sourit. Ainsi, dans les tous derniers jours d'août 2009, j'avais eu la chance d'observer suffisamment longtemps les brumes lointaines - le soleil à cette époque semble ne plus chauffer plus assez fort pour les balayer rapidement - et d'en faire l'aquarelle qui a porté mes voeux pour cette année 2011.

En matière de brumes et nuages nous avons été particulièrement servis pendant la semaine que nous avons récemment passée aux Chavannes entre Noël et Jour de l'An. Pendant plusieurs jours, le plafond nuageux était très bas à Onnion. Le brouillard fût parfois si dense que nous distinguions à peine le clocher de l'église. 

Lorsque la température est très basse, les nuages rasent le fond de la vallée. Puis, au fur et à mesure que l'air se réchauffe, les nuages montent et gonflent, parfois à une vitesse incroyable. Au-dessus des nuages le soleil peut chauffer l'air, tandis que sous le nuage la température peut continuer à baisser. On a alors un phénomène d'inversion du gradient de température. Cela s'est produit plusieurs jours de suite pendant cette dernière semaine de 2010, provoquant dans les paysages des jeux d'ombres et de lumière très rapides. Le temps de saisir l'appareil photo, le paysage était bouleversé : des chaînes de montagne entières pouvaient ainsi apparaître ou disparaître en quelques secondes. Ce fût magique.

Un matin, j'ai essayé de saisir ce que je voyais de la chaîne des Aravis lorsque la mer de nuages montait. La lumière semblait venir de sous cette mer, et changeait rapidement. Trois coups de crayons, vite une ou deux photos, et puis plus rien : la lumière s'était éteinte, le nuage était monté. J'ai retranscrit l'essentiel de mémoire, mais la mienne est mauvaise, et me trompe. J'ai ainsi mutilé la Pointe Percée parce que je ne "croyais" pas le coup de crayon. Et pour terminer l'aquarelle je me suis aidé en regardant l'enregistrement photo (avec l'appareil qui s'éteint automatiquement au bout de 10 secondes !).
Je ressens maintenant une certaine émotion en regardant cette pauvre aquarelle, certainement due à l'effort de mémoire qu'il m'a fallu fournir, et à cette espèce d'exaltation qui m'avait pris pour saisir au plus vite ce que je ressentais alors et que je savais si évanescent.








Nous avons retrouvé la magie lorsque, ayant traversé le nuage en montant, nous nous retrouvions sous le soleil à Plaine-Joux. Nous avons admiré la mer de nuages qui s'étendait loin dans la vallée, jusqu'au delà de Cluses. De loin en loin quelques cîmes émergeaient, comme un chapelet d'îles.





La pointe de Miribel, vue par Christine cette fois

Christine est randonneuse et créatrice. Elle publie un blog très sympathique consacré au scrapbooking dont je vous recommande chaudement la visite.

Je ne le savais pas lorsque je l'emmenai peindre la Pointe de Miribel, au cours d'une balade-aquarelle en août 2009. Nous eûmes quelques difficultés à trouver un emplacement qui offre une belle vue tout en étant abrité du soleil. Nous le trouvâmes en haut d'un pâturage bien pentu, en lisière de forêt, entre barbelés et chemin boueux tracé par les vaches.
C'était je crois une des premières aquarelles que peignait Christine, mais elle se débrouillait superbement. J'en profitai pour peindre moi aussi, une fois encore la Pointe de Miribel

Christine a très gentiment accepté que je publie ses aquarelles dans ce blog. Je trouve beaucoup de caractère à celle-ci. Elle m'étonne par l'économie de moyens utilisés pour rendre une structure somme toute complexe de manière simple et réaliste en respectant bien le sujet et l'atmosphère qui s'en dégage. Cette montagne est  fièrement posée et attire l'oeil au premier regard. Puis celui-ci "lit" le paysage et s'arrête sur un autre point important de la composition, en bas à droite, où l'on imagine bien ce petit vallon légèrement boisé qui débouche sur un champ verdoyant. Celui-ci est manifestement plat, rompant avec les structures courbes des petits monts environnant. Les épicéas encadrent très simplement la scène et donne une profondeur à la scène.
Tout est calme, sage, serein.
Cette aquarelle me donne envie d'y retourner encore.


Paysage d'hiver : récidive

Bien sûr il faut être un peu fou pour grimper en haletant, raquettes aux pieds et aller se poser les fesses dans la neige, regarder le paysage et jeter quelques impressions sur le papier.
Encore plus fou de récidiver puisque j'avais déjà fait une tentative l'an dernier.

Cette fois je me suis posté au-dessus de la Tornerie à Plaine-Joux. La montée fut rude. La neige n'était plus très épaisse, en tout cas moins épaisse que dans mon jardin à Taverny, j'ai pu me poser sur un coin de rocher qui sortait de la neige. Le mot "coin" est bien approprié, et sa forme m'incita à ne pas user trop longtemps de son inhospitalité.

Quelles leçons en tirè-je ?
1. J'étais trop pressé, je n'ai pas pris assez le temps de respirer le sujet, de l'observer, m'en imprégner. Je croyais le connaître, quelle erreur !
2. Pour prendre le temps de se laisser apprivoiser par le paysage, il faut un minimum de confort : j'aurais dû emmener mon petit siège pliant !
3. J'admire davantage quelques tableaux de Brueguel l'ancien !

Pour faire plaisir à Nabil, je publie une photo de l'endroit, à peu près.




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