Le vieux prunier du jardin

Si le choix du papier est important pour la réalisation de l'aquarelle, (cf l'aquarelle précédente où j'avais pris la chose avec désinvolture !), sa préparation l'est aussi.

La solution "facile" du bloc encollé sur 4 côtés, que j'ai longtemps utilisé, ne fonctionne plus bien si on mouille trop le papier : malgré l'encollage la feuille se tord et le bloc se décolle, surtout dans les "grands" formats.

Dans les balades-aquarelles, on tend la feuille préalablement sur une planchette en contre plaqué. C'est très pratique dans le sac à dos ... là aussi à condition de limiter le format. Et en technique humide, le contrôle de l'humidité du papier est assez difficile car le contre plaqué absorbe une partie de l'eau.

J'ai essayé un nouveau support - en tout cas nouveau pour moi. J'ai trempé ma feuille dans l'eau quelques minutes et l'ai plaquée sur une plaque d'aluminium. L'excédent d'eau s'écoule naturellement  et la feuille reste "collée" assez longtemps : quand elle commence à se décoller et gondoler c'est que la sécheresse guette !

J'ai fait cet essai simple avec du papier "centenaire" 300 g, en prenant pour modèle le prunier du jardin (Ils sont sympa les arbres, ils tiennent la pose).

A la maison ou l'atelier, pas de problème, mais pour le travail sur le vif il reste l'inconfort de se balader avec une plaque d'alu. Cela ne devrait pas être beaucoup plus compliqué qu'avec des plaques de contre plaqué. Par ailleurs, je vais essayer de vernir sur une face des plaques de contre plaqué (je crains que les plaques se courbent) pour remplacer l'alu, plus difficile à trouver.

Cueillette du muguet dans les bois

1er Mai. Et si nous allions ramasser du muguet dans la forêt de L'Isle-Adam ?

 
Pendant que Danielle cueille et confectionne deux ou trois bouquets, je m'installe au pied d'un petit rocher pour peindre rapidement. Le sol est sablonneux. Les arbres, essentiellement chênes et bouleaux, semblent malingres. C'est un endroit que j'affectionne. Les chevreuils aussi, sans doute, car les nombreux gratis et une petite coulée en contrebas révèlent leur passage régulier.

Le calme. Presque.

Un promeneur, ne supportant pas de ne pas être ensardiné, sans doute, vient se placer si près de moi que je crains qu'il me marche sur les pieds. Qu'est-ce qui peut à ce point le conditionner : la vie en cité, le travail en "open spaces", la pratique des trains de banlieue ? Ni urbain ni curieux, il part sans un mot et sans un regard sur ce que je fais, assis par terre.

Je vous souhaite une bonne promenade et le bonsoir Monsieur le passant anonyme.



Heuchère

Les fleurs de l'heuchère sont apparues. Très vite, en quelques jours.
Cette plante est incroyable : son apparence change très vite, très souvent.

Je me suis planté devant elle pour la peindre. Elle ne sait pas prendre la pause !
La quittant des yeux le temps de porter quelqes coups de pinceaux sur le papier, elle a changé de couleur et relevé un coin de feuille. Puisqu'elle change sans cesse, comment suis-je sûr que c'est bien toujours la même ?

Tulipes et heuchère au jardin

Au pied du prunus pleureur un troupeau de tulipes s'est installé, escortant l'heuchère. Ces belles taches rouges se dodelinant au gré du vent jouaient avec le beau soleil d'Avril.

Je me suis couché dans l'herbe pour les peindre.

Je trouve que les rouges sont très difficiles à peindre. Peut-être parce que je les peins rarement ? Ils sont fascinants, à la fois transparents et opaques, renvoyant la lumière comme nulle autre couleur. Je voudrais apprendre à les dompter.




Au milieu de la troupe de tulipes l'heuchère se prélassait. Je pensais bien naïvement qu'elle ne servirait qu'à rompre l'alignement des têtes rouges. J'oubliais que l'heuchère est aussi nommé "désespoir du peintre", elle me l'a vite fait savoir. Sa personnalité ne pouvait accepter de se laisser placer parmi les faire-valoir, et elle m'a obligé à la prendre davantage en considération. Devant les difficultés évidentes qu'elle m'a posées, j'ai décidé de consacrer à sa majesté l'heuchère un portrait réservé.



Ses habits sont à la fois transparents et légers : le vent sans cesse jouent avec les jeunes feuilles qui dominent, tandis que le soleil les traverse et les illumine. Les plus anciennes semblent plus lourdes et restent près du sol, bien moins mobiles. Leur architecture, complexe, est heureusement plus facile à observer. Sous les jeux de lumière, elles semblent formées de mille facettes, chacune jouant de ses couleurs et reflets. Chaque instant, tout change.

Il parait que les fleurs sont bien plus difficiles encore à saisir. Elles étaient encore bien cachées, mais hier matin les premières hampes fleuries viennent d'apparaître.

J'essayerai encore. 

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