Tulipes et heuchère au jardin

Au pied du prunus pleureur un troupeau de tulipes s'est installé, escortant l'heuchère. Ces belles taches rouges se dodelinant au gré du vent jouaient avec le beau soleil d'Avril.

Je me suis couché dans l'herbe pour les peindre.

Je trouve que les rouges sont très difficiles à peindre. Peut-être parce que je les peins rarement ? Ils sont fascinants, à la fois transparents et opaques, renvoyant la lumière comme nulle autre couleur. Je voudrais apprendre à les dompter.




Au milieu de la troupe de tulipes l'heuchère se prélassait. Je pensais bien naïvement qu'elle ne servirait qu'à rompre l'alignement des têtes rouges. J'oubliais que l'heuchère est aussi nommé "désespoir du peintre", elle me l'a vite fait savoir. Sa personnalité ne pouvait accepter de se laisser placer parmi les faire-valoir, et elle m'a obligé à la prendre davantage en considération. Devant les difficultés évidentes qu'elle m'a posées, j'ai décidé de consacrer à sa majesté l'heuchère un portrait réservé.



Ses habits sont à la fois transparents et légers : le vent sans cesse jouent avec les jeunes feuilles qui dominent, tandis que le soleil les traverse et les illumine. Les plus anciennes semblent plus lourdes et restent près du sol, bien moins mobiles. Leur architecture, complexe, est heureusement plus facile à observer. Sous les jeux de lumière, elles semblent formées de mille facettes, chacune jouant de ses couleurs et reflets. Chaque instant, tout change.

Il parait que les fleurs sont bien plus difficiles encore à saisir. Elles étaient encore bien cachées, mais hier matin les premières hampes fleuries viennent d'apparaître.

J'essayerai encore. 

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